La photo en URBEX
Description de l'article de blog : abord technique de la prise de vue urbex.
Vince Michaux aka VWPHOTOSTUDIO
1/4/20255 min read


Hello ,
Je voudrais aborder aujourd’hui avec vous la photographie en urbex, le mot URBEX qui est d’ailleurs le contraction des mots anglais « URBAN EXPLORATION » , ou, exploration urbaine en français, une pratique qui consiste à l’origine, à photographier des lieux abandonnés dans le respect de ses derniers, ce qui à l’heure actuelle est un bien vaste débat que nous n’aborderons pas. Revenons donc à notre sujet principal, autrement dit la prise de vue en urbex. Abordons dans un premier temps l’aspect matériel, comme je me plait à le répéter, et ce n’est que mon humble avis, il n’y a pas de mauvais choix dans la marque, il faut plutôt considérer une ergonomie, un parc optique correspondant plus à vos besoins spécifiques, ou, toute autre chose qui vous conviendra le mieux….parlons donc de manière générale. Outre un boitier photo, il vous faudra un objectif grand angle type 10-20mm ou 8mm en APSC ou 14-24mm ou 12 mm en FF (l’offre actuelle en terme d’objectifs et de marques est très riche), déformant de base le moins possible vos perspectives et ayant un angle de vue assez large afin de ne pas être limité dans les espaces restreints souvent rencontrés en urbex. Les zooms offrent une grande polyvalence pour vos cadrages et les focales fixes quant à elles encouragent votre créativité et votre sens de la composition, ce qui est d’ailleurs une des raisons pour laquelle j’oscille entre les deux. Vous devrez aussi vous munir d’un bon trépied, stable et adapté au poids de votre équipement pour les prises de vues en poses longues. Les hauteurs minimales et maximales de ce dernier influenceront une partie de votre composition en variant la hauteur de prise de vue.
Pour ma part j’utilise en urbex un boitier Fujifilm XT4 (APSC) et une triplette d’objectifs composée d’un Fujifilm XF8mm F3.5 (pas de type « fish eye » afin de ne pas déformer mes perspectives) , d’un Fujifilm XF 10-24mm F4 et d’un Sigma 30mm F1.4 pour isoler les détails.
Au niveau technique de prise de vue, il y a plusieurs écoles, libre à vous d’employer celle qui vous conviendra le mieux. Je vais ici simplement vous partager mon expérience personnelle en espérant qu’elle puisse vous aider ou vous amener à développer la vôtre. Mon set up de base pour les prises de vues de scènes large est le suivant :
Boitier sur trépied avec le 8mm ou le 10-24mm selon circonstances, 200 ISO, ouverture F8, photométrie en mode « multi » et « bracketing d’exposition ».
Pourquoi ces valeurs ? Je vais vous expliquer…200 Iso correspond à la valeur native de mon capteur, sa valeur par défaut, celle qui provoquera le moins de bruit numérique possible afin de garantir une image propre, certes à l’heure actuelle les montées en ISO des boitiers sont de plus en plus propres à haut niveau , mais cela reste pour moi une amplification électronique et je préfère compter sur les limites physiques de mon capteur dans ce genre d’exercices.
L’ouverture à F8 amène une grande profondeur de champ donc, une grande richesse de détails dans toute l’image sans trop pénaliser la vitesse lors de la prise de vue par le peu de lumière qu’elle laisse entrer. Trop fermer votre diaphragme ne servira a rien car en général beaucoup d’objectifs voient leur qualité d’image s’amoindrir dès F11 (phénomène de diffraction), à l’inverse, trop ouvrir vous fera perdre du détail à cause d’une profondeur de champ trop courte. Un point important à considérer aussi est votre focus, à F8 si vous avez une table en avant plan, privilégiez de faire votre mise au point dessus car vous aurez un a deux mètres de zone de netteté acceptable avant et l’arrière impeccable à l’infini (principe de profondeur de champ).
Votre vitesse d’obturation, dernier élément de votre triangle d’exposition sera à adapter pour équilibrer l’image dans son exposition, elle sera surement lente et ajoutée au combo ISO / OUVERTURE utilisé ici, vous emmènera d’office à utiliser un trépied (sans même parler du mode « bracketing d’exposition » qui demande des images strictement identiques dans leur cadrage).
La photométrie en mode multi, divise votre image en « X » zones lors de la mesure de lumière afin d’obtenir une image correctement exposée partout et équilibrée, c’est à mon sens LE mode à utiliser dans ce genre de circonstances… il n’est malheureusement pas infaillible , prenons le cas d’une église sombre et de ces vitraux, votre boitier pour obtenir un équilibre à l’intérieur de cette dernière aura tendance à surexposer les vitraux et vous y perdrez des détails…c’est la qu’interviendra le mode « bracketing d’exposition » évoqué plus haut, qui vous permettra de prendre « X » photos à des intervalles IL prédéfinis, qui, une fois superposées dans un logiciel tel que LRCC en fusion d’exposition finiront d’équilibrer votre image finale. Attention à ne pas confondre HDR et fusion d’exposition qui sont des techniques complétement différentes aux résultats diamétralement opposés.
Et oui ! La photo pour certain(e)s reste un maelstrom technique indigeste, mais une fois cette dernière maitrisée ou tout au moins comprise, elle devient instinctive et se met au service de votre créativité et vous permet de composer des images uniques.
Encore une fois je ne prétends pas détenir LA vérité universelle, ceci est juste un billet d’humeur reflétant mon expérience personnelle, qui je l’espère, vous permettra d’explorer votre créativité et peut-être de trouver votre voie photographique. Régalez nous de vos clichés et surtout prenez du plaisir, c’est au final tout ce qui compte.
Glossaire
APS-C : Le sigle APS-C (Advanced Photo System type-C) désigne un format de capteur photographique de taille approximativement égale à celle des négatifs APS argentiques. Ces négatifs mesurent 25,1 × 16,7 mm et ont un rapport de forme de 3/2.
Bracketing d’exposition: Le bracketing d’exposition permet de photographier une série de plusieurs images avec un écart d’exposition (préalablement paramétré et choisi en fonction de la scène. L’intervalle d’exposition varie de 0,3 ; 1 ou encore 3 IL etc.
Bruit numérique : Dans une image numérique, on appelle bruit numérique toute fluctuation parasite ou dégradation que subit l'image de l'instant de son acquisition jusqu'à son enregistrement. Les sources de bruit numérique sont multiples, certaines sont physiques liées à la qualité de l’éclairage, de la scène, la température du capteur ou la stabilité du capteur de l'image durant l'acquisition.
FF / full frame / 35mm : Le format 35 mm (FF) est la pellicule la plus utilisée du cinéma argentique. Considérée comme le « format standard », elle mesure 35 millimètres de largeur et est dotée sur ses bords de perforations rectangulaires pour assurer son entraînement par les divers mécanismes de prise de vues et de projection. Développé initialement pour le cinéma, ce format de pellicule a été par la suite adopté par la photographie argentique sous l’appellation « petit format », dans un conditionnement pratique, la cartouche 135. En photographie argentique, la taille de l'image est de 24 × 36 mm ; pour différentes raisons (notamment l'usage des optiques développées pour le 24 × 36 mm) la photographie numérique a conservé ce format (dont l’appellation « 35 mm » n'a alors plus aucun sens, en l'absence de pellicule).
LRCC : Abréviation de « Lightroom classic » , programme d’édition photographique produit par ADOBE.
Photométrie : Mesure de la lumière par le biais de cellules du boitier photo.